Né en République démocratique du Congo, Jean Bedel Mwamba Kasanda a émigré au Canada, à Montréal, en 2001. Dix ans plus tard, c’est à Saint-Georges, au Manitoba rural, qu’il a trouvé son chez-soi. Une intégration rapide et facile dans sa nouvelle communauté, qui l’a accueilli à bras ouverts.

Le Congolais Jean Bedel Mwamba Kasanda a plus d’un diplôme en poche : licence en économie publique et industrielle de l’Université de Kinshasa, diplôme de gestion financière informatisée à Montréal, puis diplôme en éducation de l’Université d’Ottawa.
C’est d’ailleurs ce dernier diplôme qui l’a amené à s’installer en 2011 à Saint-Georges, au cœur du Manitoba rural. « C’est à Saint-Georges que j’ai fait mes premiers pas dans l’enseignement, à l’école de la Division scolaire franco-manitobaine », raconte-t-il.
Si le passage de la ville d’Ottawa au village de Saint-Georges pouvait représenter un changement radical, Jean Bedel Mwamba Kasanda s’y est très vite fait grâce à sa nature avenante et à l’accueil chaleureux des habitants de Saint-Georges.
« Quand je suis arrivé, j’étais seul. Je ne connaissais personne au village. Mais très vite après mon arrivée, j’ai intégré le Comité culturel du village. J’ai travaillé à mettre sur pied une pièce de théâtre avec la communauté, et plus tard avec l’école.
« J’ai fait le premier pas vers ma nouvelle communauté, et tout de suite les gens m’ont bien accueilli. Je me suis senti très vite bien à Saint-Georges. »
Ce qui a particulièrement retenu l’attention de Jean Bedel Mwamba Kasanda, c’est l’intérêt des gens de Saint-Georges pour le français. Un amour de la langue qu’il partage.
« La communauté francophone de Saint-Georges n’est pas très grande car il y a beaucoup d’anglophones, mais j’aime la volonté qu’ont les gens de vouloir pérenniser le français. D’une certaine manière, j’ai participé tout de suite à cette pérennisation de la langue, puisque je suis arrivé pour enseigner dans l’école francophone! »

En faire plus pour les jeunes

Son désir de s’intégrer à Saint-Georges, couplé à celui de partager le français, ont donné à Jean Bedel Mwamba Kasanda l’envie de faire plus qu’enseigner aux jeunes.
« Si on enseigne le français aux jeunes pour pérenniser la langue, je pense qu’il est tout aussi important de l’apprendre aux adultes. La directrice de l’école m’a alors parlé de Pluri-elles et du travail d’alphabétisation que faisait l’organisme. J’ai trouvé ça tellement important de permettre la francisation à tous les niveaux!
« J’ai donc approché Pluri-elles pour leur proposer de faire de la francisation au centre de Saint-Georges. En 2012, j’ai commencé à travailler avec l’organisme comme coordonnateur en alphabétisation, en plus d’être enseignant à la DSFM. »
Jean Bedel Mwamba Kasanda était convaincu de l’importance de sa nouvelle mission, car pendant sa première année d’enseignement à Saint-Georges, « 90 % des enfants de ma classe de maternelle ne parlaient pas un mot de français, et moi je ne parlais pas anglais. Alors je me suis dit que pour les aider, ce serait bien que leurs parents puissent eux aussi parler le français ».
Pour Mona Audet, directrice générale de Pluri-elles, « Jean Bedel est un homme d’action, un homme généreux, qui donne tellement à sa communauté. Il travaille avec notre organisation depuis de nombreuses années et c’est une valeur ajoutée de l’avoir dans notre équipe, qui nous permet d’offrir des services d’alphabétisation dans la communauté de la région de Saint-Georges. »
Promouvoir la vie de village
L’enseignant œuvre aussi à promouvoir la vie de village. « J’essaie de faire comprendre que vivre dans un village, oui, c’est différent de la vie urbaine. Mais ce n’est pas parce qu’on est hors de la ville que rien ne va! La vie à Saint-Georges m’a beaucoup apporté, m’a enrichi. On prend plus le temps de penser à soi-même et aux autres. En ville, tout va beaucoup plus vite. »
Pour le Congolais d’origine, une chose est certaine : son immigration au Manitoba est un succès. « Mon expérience à Saint-Georges est une réussite! Je pense que ce qui m’a permis de m’intégrer plus facilement, ce sont les efforts que j’ai fournis.
« Je n’ai pas attendu, je suis allé à la rencontre des gens. Je me suis impliqué dans les activités du village. J’ai même fait des rencontres avec des parents anglophones! On a bien rigolé de mes essais en anglais, mais toujours dans la bienveillance. Pour vivre mieux, il faut vivre avec les autres. »

 

« Je suis venu au Manitoba avec un accord de service, mais j’y suis resté pour l’amour et la chaleur des gens sur place. »

La clé du succès : aller à la rencontre des autres

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Le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM) est le moteur de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba. En plus de favoriser l’immigration de candidats francophones au Manitoba, le CDEM offre aux nouveaux arrivants d’expression française un vaste éventail de services d’employabilité et d’entrepreneuriat.

Cette initiative est rendue possible grâce au soutien financier du ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC)

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